Dans les années 1950, le généticien russe Dmitri Balyaev lance une expérience folle en Sibérie : domestiquer des renards argentés (un type de renard roux) comme on aurait domestiqué les chiens. Son idée ? Sélectionner uniquement les renards les plus dociles envers les humains, génération après génération.
Et au fil des générations…
– Les renards devenaient moins peureux, plus affectueux, et commençaient même à remuer la queue comme des chiens !
– Leur apparence changeait aussi : oreilles tombantes, pelage tacheté, queue recourbée… des traits qu’on retrouve chez les chiots et les chiens domestiques.
Ca nous dit quoi tout ça ?
La domestication ne change pas que le comportement : elle agit sur l’ensemble de l’organisme, probablement via des hormones et la sélection de traits liés au développement du système nerveux. Ce phénomène s’appelle la néoténie : les animaux domestiqués gardent des traits juvéniles à l’âge adulte, aussi bien physiques que psychologiques et comportementaux.
Cette expérience nous montre que la domestication du chien il y a des milliers d’années a peut-être suivi un chemin similaire : en sélectionnant les loups les plus sociables… on aurait fini par créer le meilleur ami de l’homme.

