Chiens de berger

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler des chiens de berger, et notamment de cette mode des chiens de conduite de troupeau (bergers australiens, border collie) et de protection (malinois, berger allemand).

Le chien de berger est un chien purement incroyable : enthousiaste, intelligent, hyperconnecté à son maître, débordant d’énergie, travailleur… Et dans les nombreuses qualités que je viens de citer résident malheureusement ses plus grands malheurs : c’est un chien qui a besoin de se dépenser, physiquement ET mentalement, tous les jours. Ce qui signifie ? Qu’un jardin ne lui suffit pas et qu’il faudra l’emmener se promener en extérieur au quotidien, et au moins une heure, en variant les lieux de balade, qu’il ait de choses à voir, à sentir, à comprendre ! Ca veut dire également qu’il descend d’une génétique de travail, et qu’il est fait pour travailler avec son maître : vous ! Vous êtes le centre de son univers et il a besoin de passer du temps avec vous (bien entendu vous pouvez partir travailler, mais conservez du temps pour lui). Et partagez des choses : faites des trucs ensemble, il est fait pour ça et il en a BESOIN : de l’obéissance, de la recherche de balle ou de croquettes, jouez avec plaisir et mettez-y des règles, allez vous baigner ensemble, courir, randonner, partez en vacances, faites des sports canins, montrez lui la ville, la campagne, la mer, la montagne… Toutes ces activités lui permettront de réfléchir et de canaliser ses émotions vives qu’il sait si mal gérer (et non, ce n’est pas en vous imposant comme le « mâle alpha » de la meute et en voulant soumettre à tout prix le chien que ça se passera bien… et si vous agissez comme ça dites-vous bien qu’il y a d’autres façons de faire plus sympa pour tout le monde !)

Un chien de berger dont les besoins ne sont pas respectés développera vite des problèmes de comportement : sauts, aboiements intempestifs, course derrière les voitures, vélos, joggeurs… Ces façons de faire viennent de ses instincts et de sa sélection génétique : on l’a voulu réactif et explosif pour le travail qu’il avait à faire, et si le chien n’est pas canalisé au quotidien par des balades, des exercices, de la réflexion, son ennui le poussera à s’occuper et décharger ses émotions de cette façon-là. Ce n’est pas un type de chien qui est en capacité de se driver tout seul : il a besoin qu’on lui explique ce qu’il a le droit ou non de faire, d’ailleurs c’est typiquement le genre d’animal qui attend qu’on lui dise quoi faire (et il se peut qu’on soit amené à lui montrer tout doucement comment arriver à un peu d’autonomie de manière sereine).

Malheureusement l’image « trop mignonne » du berger australien et du border collie ou « trop virile » du malinois et du berger allemand en font des stars des adoptions. On les choisit pour une image, pour un physique, sans tenir compte de leurs besoins plus hauts que la moyenne, sans leur apprendre des notions essentielles comme ce qu’est un interdit ou comment apprendre le calme. Ce « travail » doit être réalisé par les humains auprès de leur chien, un peu tous les jours et beaucoup n’ont pas cette implication (par manque de temps, d’envie, etc). Alors posons-nous peut-être les bonnes questions : n’est-ce pas un caprice que d’imposer à ce type de chien un style de vie qui n’est pas fait pour eux ? Est-ce normal de vouloir corriger un comportement alors qu’il ne fait que s’occuper car ses besoins ne sont pas pris en compte ? A quel moment respectons-nous le chien et sa nature ?

Tiphaine – Éducatrice canin à Dijon
Besoin d’aide avec votre chien ? Je vous accompagne pour vous aider à surmonter les difficultés qui peuvent rythmer votre quotidien avec lui.