Plusieurs études en neurosciences et en éthologie canine suggèrent que la façon dont le cerveau du chien est structuré influence sa manière de gérer ses émotions — ou plutôt ses difficultés à les gérer comparativement à nous.
Le cerveau du chien, comme celui des humains, contient un système limbique (siège des émotions). Mais ce qui diffère fortement, c’est le développement du cortex préfrontal (zone du cerveau responsable de la régulation des émotions, du contrôle des impulsions et de la prise de décision). Chez l’humain, le cortex préfrontal est très développé ; chez le chien, il est beaucoup plus limité, ce qui explique :
– Une moins bonne capacité à inhiber ses réactions émotionnelles (excitation, frustration, peur, etc.)
– Une difficulté à gérer la frustration ou l’attente
– Une tendance à réagir de manière impulsive ou immédiate à certains stimuli
– Des émotions souvent plus brutes et immédiates
En résumé, un chien, c’est un peu comme un ado hypersensible avec très peu de self-control et sans les mots pour l’exprimer. Il ressent fort, il comprend un peu, mais il ne sait pas toujours quoi faire avec ce qu’il ressent. Et non : il ne “fait pas exprès”. Votre rôle ? L’aider et l’accompagner dans tout ça 😉
Sources intéressantes :
Gregory Berns (Emory University) a mené plusieurs études avec des IRM fonctionnelles sur des chiens éveillés. Il a démontré que les chiens activent certaines zones du cerveau similaires aux humains en réponse à des voix ou à la récompense (l’amygdale et le striatum) mais que leur cortex préfrontal est beaucoup moins sophistiqué.
The Emotional Lives of Animals : Marc Bekoff explore l’idée que les animaux (dont les chiens) vivent des émotions, mais les expriment et les régulent différemment en raison de la structure cérébrale.
Les études de Karen Overall sur l’anxiété canine suggèrent que les troubles émotionnels sont liés à une mauvaise régulation neurologique, notamment dans des zones associées au stress et à la peur.

