Vous avez sûrement déjà observé votre chien en plein sommeil profond : paupières qui frémissent, pattes qui s’agitent comme s’il poursuivait un lapin invisible, petit grognement ou aboiement étouffé… On dirait qu’il vit une aventure, là, sous ses paupières fermées. Mais rêve-t-il vraiment ?
La réponse est simple : oui. Et la science le confirme.
Le sommeil d’un chien, c’est (presque) comme le nôtre
Comme nous, les chiens passent par plusieurs phases de sommeil. La plus intéressante pour nous, c’est le sommeil paradoxal — l’activité cérébrale s’emballe, les yeux bougent rapidement sous les paupières et les muscles se détendent. C’est aussi dans cette phase que les humains rêvent… ce que nos compagnons à quatre pattes semblent le faire aussi.
Des enregistrements d’ondes cérébrales (EEG) montrent que le cerveau d’un chien endormi, en plein sommeil paradoxal, ressemble beaucoup au nôtre. On observe la même activité électrique rapide, les mêmes micro-soubresauts, comme si le cerveau « rejouait » une scène vécue.
Mais… à quoi rêvent-ils ?
Évidemment, aucun chien n’a jamais pu se réveiller pour nous raconter : « Tu ne devineras jamais… j’ai rêvé que je volais ton sandwich ! ». Mais les chercheurs ont quelques indices. Chez d’autres animaux, comme les rats, on a vu que le cerveau reproduit pendant le sommeil des situations déjà vécues, par exemple parcourir un labyrinthe. Alors on peut imaginer qu’un chien rejoue ses propres aventures :
- Une balade dans les bois
- Une partie de balle endiablée
- Ou ce moment précis où il a enfin réussi à piquer la chaussette du panier à linge.
C’est ce qu’on appelle l’hypothèse de continuité : le contenu du rêve serait lié à ce que l’animal vit réellement.
Pourquoi rêver ?
Là encore, la science n’a pas toutes les réponses, mais plusieurs idées se tiennent :
- Fixer les souvenirs : en rêvant, le chien consoliderait ce qu’il a appris dans la journée — une nouvelle commande, une odeur particulière, une rencontre.
- Réguler ses émotions : le rêve pourrait aider à « digérer » les expériences, bonnes ou mauvaises, et contribuer à l’équilibre émotionnel.
- S’entraîner pour la vraie vie : rêver offrirait un terrain d’essai mental, sans danger, pour affronter ou revivre certaines situations.
Bref, le rêve pourrait bien être un outil précieux pour le cerveau canin — et pas seulement une curiosité amusante pour nous.
Et si on le laissait rêver tranquille ?
Si votre chien s’agite, gémit ou « court » en dormant, laissez-le faire. Il est sans doute en train de vivre un moment important pour lui, quelque part entre réalité et fiction. Et qui sait… peut-être que vous tenez un rôle de premier plan dans ses aventures nocturnes.
Tiphaine – Éducatrice canin à Dijon
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