Les signaux d’apaisement sont des des gestes ou postures que le chien adopte pour communiquer une émotion ou désamorcer une situation.
Là où nous, humains, nous appuyons principalement sur la parole, le chien, lui, parle avec son corps. Ses postures, ses mouvements, son regard, tout fait partie de son langage — que ce soit avec ses congénères ou avec nous.
Apprendre à reconnaître ces signaux permet de mieux comprendre comment le chien se sent, d’identifier les moments de tension ou d’inconfort, et d’adapter nos attentes et nos réactions en conséquence.
Voici donc quelques-uns des signaux les plus courants qu’il me semble essentiel de connaître quand on partage sa vie avec un chien.

Attention
Il ne faut jamais sortir un signal de son contexte : l’attitude générale du chien et ce qu’il est en train de se passer dans l’environnement sont des clés pour bien comprendre où se situe émotionnellement votre chien.
Le détournement de tête
Des milliers d’années de cohabitation ont permis aux humains et aux chiens de développer un véritable langage commun. Pourtant, certains signaux continuent d’avoir une signification bien différente selon l’espèce.
Chez l’humain, détourner le regard est souvent perçu négativement : cela peut sembler traduire de la fuite, de la gêne ou un manque de respect. Chez le chien, c’est tout l’inverse : ce geste fait partie des codes essentiels de la communication. Détourner les yeux est une façon de dire « je ne veux pas de conflit », ou simplement une manière polie de demander un peu d’espace.
Le chien qui s’ébroue
Le secouement est un signal très courant chez le chien. Particularité intéressante : il survient le plus souvent après un événement stressant plutôt que pendant. C’est une manière pour le chien d’évacuer la tension accumulée, un peu comme si nous “soufflions un bon coup” une fois le moment difficile passé.
Il peut se secouer après qu’un congénère trop envahissant s’éloigne, à la fin d’une séance d’éducation un peu intense, ou encore lorsqu’il renonce à une ressource — comme ce morceau de crêpe qu’il convoitait dans votre main.
Le secouement peut aussi apparaître pendant le jeu, lorsque le chien ressent un léger inconfort ou une montée d’excitation trop forte.
Le léchage de truffe
Le léchage de truffe est un signal particulièrement ambigu. Il peut traduire une émotion positive, comme l’excitation ou l’attente, mais aussi une montée de frustration lorsque le chien ne peut pas accéder à ce qu’il espérait ou de stress quand une situation devient compliquée pour lui.
À l’origine, il s’agit d’un phénomène purement physiologique : le chien humidifie sa truffe pour mieux capter les odeurs. Avec le temps, ce geste a été intégré à son répertoire de communication. Il survient de manière réflexe, sans intention consciente — le chien ne “décide” pas de se lécher la truffe, il le fait simplement en réponse à une émotion ou une situation donnée.
Le baillement
Le bâillement est un phénomène universel partagé par la quasi-totalité des vertébrés, et chez le chien, il ne se limite pas à un simple réflexe physiologique. S’il accompagne parfois les transitions entre repos et activité, il devient surtout un véritable outil de communication. Ce geste involontaire apparaît fréquemment dans les situations de tension, d’excitation ou de stress : le chien bâille alors pour apaiser un congénère, désamorcer un conflit ou se détendre après une émotion forte.
Contrairement à l’interprétation humaine, où bâiller peut sembler moqueur ou impoli, le bâillement canin exprime au contraire une volonté d’éviter le conflit. En se rendant momentanément vulnérable — yeux mi-clos, muscles détendus — le chien signale qu’il ne représente aucun danger et cherche simplement à rétablir le calme. C’est un signal d’apaisement discret, souvent premier indicateur d’un léger inconfort, qu’il vaut mieux observer avec bienveillance plutôt que corriger ou surinterpréter.
